Un jeudi à l’AFREF entre travail et formation

Le 21 juin dernier, l'Association française pour la réflexion et l'échange sur la formation (AFREF) organisait un séminaire dans la série des « jeudis de l'AFREF » sur le thème : « Se former, c'est aussi travailler ! Analyse des liens entre travail et formation ». Conduite en deux étapes, la première consacrée à des retours d'expériences et la seconde à des réflexions plus générales, et en présence d'une soixantaine de participants pour la plupart praticiens dans le domaine de la formation, le séminaire s'est révélé particulièrement riche et stimulant.

Retour vers le futur : quand le capitalisme de plate-forme nous renvoie au « domestic system » préindustriel

Si l'on s'en tient à l'âge des protagonistes, l'essor des plates-formes « pair-à-pair » est indubitablement un phénomène récent. En moins d'une décennie, des entreprises telles qu'Uber (créée en 2009), Airbnb (2008), BlaBlaCar (2006) sont venues transformer en profondeur les marchés que des grandes entreprises du secteur hôtelier et des transports avaient construits et occupés depuis plus d'un siècle.

Quand on fait entrer la vie privée dans le travail : l’exemple de la restauration

Léo Vigny a réalisé un mémoire de recherche en sociologie dans le cadre d'un Master de Paris 1-Sorbonne. Il y montre en particulier comment dans le secteur de la restauration parisienne la sociabilité propre au travail peut conduire à des formes très particulières de conciliation vie professionnelle/vie privée. Les témoignages de Claire, Nadine, Sophie, Simon, Patrick et Romain donnent chair à son propos.

Plateformes : le savant couplage entre innovation et rente

Metis poursuit les réflexions sur l'économie numérique, les réalités du travail sur (ou à partir de) les platesformes numériques. Il ne s'agit pas seulement d'analyser comment les relations de travail changent, mais aussi de caractériser le modèle économique des plateformes. À l'heure où les entreprises du type Airbnb ou Uber semblent être les nouveaux maîtres du jeu en renversant les règles que l'on connaissait jusqu'alors, André Gauron, économiste, questionnait en octobre 2016 cette nouvelle forme de « tâcheronnat » : entre capitalisme, innovation et rente.

Plates-formes : extension du domaine de la servilité

Les mutations que nous connaissons avec la servicialisation et l'informatisation nous amènent à sortir d'une période pendant laquelle la performance du travail a été recherchée par une « machinisation » de l'activité, masquant ce qui est expérience, engagement, intentions, contextes..., pour ne voir qu'un ensemble de tâches séparables de celui qui les réalise. Depuis toujours problématique, cette séparation n'est plus aussi fonctionnelle avec l'extension des services et des technologies. Son dépassement nécessaire n'est cependant pas sans poser de nouvelles questions, notamment celle d'un risque d'extension de la servilité, du fait d'une confusion croissante des sphères privées et publiques de l'activité productive.

De l’aliénation au « pouvoir-faire » : ce que les développeurs nous apprennent des transformations du travail

La crise du monde du travail et son rapport à la crise identitaire actuelle sont de plus en plus évoqués dans le débat public. Une régression de ce monde paraît inévitable : l'affirmation des identités fixes du passé (nationales ou religieuses), en guise de caricature. Et pourtant, il existe une manière contemporaine d'avancer dans ce brouillard. Loin de donner des réponses fixes, regarder de près ce que la posture des développeurs propose à ce sujet nous aide à repenser le travail et l'identité et à passer d'une vision restrictive de l'organisation du premier à une vision qui ouvre des possibilités nouvelles. Pierre Maréchal, dans sa recension de l'ouvrage Les Développeurs parue dans Metis soulignait le paradoxe que, malgré l'hostilité de l'environnement institutionnel vis-à-vis du mode d'action des développeurs, « ils sont là et ils agissent ». Mais qui sont ces développeurs ?  Paris Chrysos, qui participe activement au Réseau Sharers and Workers, professeur à l'ISC Paris, poursuit ses investigations sur ce monde qu'il connaît bien

Les coursiers à vélo, ces « mineurs » du bitume

Jérôme Pimot était l'invité de l'ASTREES LAB « nouveaux indépendants » (#LabIndé) consacré aux besoins de protection de ces travailleurs d'un nouveau genre, résolument autonomes, qualifiés ou non, et souvent plus précaires et moins protégés par un patrimoine que leurs aînés, artisans, commerçants ou professions libérales. Il nous a raconté la saga des livreurs à vélo recrutés comme auto-entrepreneurs par des plateformes mettant en relation fournisseurs et clients

Le crowd work : honte, secrets et menace imminente pour l’emploi (F)

Peut-être n'avez-vous aucune idée de ce qu'est le Crowd work - ou le « travail de la foule » - et c'est compréhensible. La plupart des gens n'en savent rien, peu d'entre eux aspirent à faire ce travail et ceux qui le font n'en sont pas nécessairement fiers. Peut-être n'attire-t-il pas autant la honte que d'autres emplois, mais vue la faible rémunération des travailleurs et le traitement plutôt injuste qu'il leur est réservé, il n'y a pas de quoi se vanter

Les grands faiseurs de magie numérique

Déjà, le titre,, exprimé sous la forme d'un code HTML, invite à entrer d'emblée dans l'univers du numérique et des nouvelles technologies. Le code est le langage de ceux qui s'impliquent dans la dynamique de la révolution numérique qui « transformerait » le monde. Parmi ceux qui usent de cette langue, il y a les « développeurs » : l'auteur a étudié cette population qui joue un rôle déterminant dans la diffusion des technologies numériques