Publié en 2016 sous le titre Weapons Of Math Destruction, l'ouvrage de Cathy O'Neil a eu un énorme retentissement. Mathématicienne avertie, après avoir travaillé dans les hedge funds au moment de la crise financière de 2008 et en être revenue, l'auteur a participé activement au mouvement Occupy Wall Street. […]
Le développement de l'apprentissage est une priorité partagée par la plupart des pays de l'Union européenne. Afin de faciliter la transition des jeunes vers l'emploi et de mieux répondre aux besoins du marché du travail (« L'apprentissage en France : mission impossible ? » Metis, 15 octobre 2018). Dans ce contexte, la Suède est un exemple intéressant d'une formation professionnelle initiale (FPI) pleinement ancrée dans le système scolaire qui évolue par étapes vers un modèle d'apprentissage centré sur l'entreprise. Au cœur de ces réformes : les liens entre les moments d'enseignement et les moments de travail.
L'apprentissage est un sujet récurrent du débat public français. On déplore les insuffisances de ses développements, en comparant ses effectifs avec ceux de l'Allemagne tandis qu'on exalte sa capacité à favoriser l'insertion professionnelle et à éradiquer le chômage des jeunes. Le sujet revient sur la scène en 2018 avec la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » (du côté du ministère du Travail), ainsi que la réforme de la voie professionnelle scolaire « Transformer le lycée professionnel : former les talents aux métiers de demain » (du côté du ministère de l'Éducation). Jean-Raymond Masson situe la France parmi les pays européens.
Le 21 juin dernier, l'Association française pour la réflexion et l'échange sur la formation (AFREF) organisait un séminaire dans la série des « jeudis de l'AFREF » sur le thème : « Se former, c'est aussi travailler ! Analyse des liens entre travail et formation ». Conduite en deux étapes, la première consacrée à des retours d'expériences et la seconde à des réflexions plus générales, et en présence d'une soixantaine de participants pour la plupart praticiens dans le domaine de la formation, le séminaire s'est révélé particulièrement riche et stimulant.
Une nouvelle agence européenne pour ma mobilité des travailleurs ? Qu'est-ce donc ? Dans la foulée de l'adoption de la directive sur les travailleurs détachés à l'automne dernier et des débats animés qu'elle a suscités, la Commission a pris l'initiative le 13 mars dernier de proposer, dans le cadre du « paquet justice sociale », la création d'une nouvelle institution, l'Autorité européenne du travail (European Labour Authority, ELA), afin de remédier aux difficultés rencontrées dans la mise en pratique des règles de l'Union européenne (UE) concernant la mobilité des travailleurs, notamment sur les questions de l'emploi et de la protection sociale.
Les annonces de Muriel Pénicaud concernant la réforme de la formation professionnelle continue (FPC) ont eu un grand retentissement. De fait, la transformation du Compte personnel de formation (CPF) en un compte en euros plutôt qu'en heures, la collecte des fonds de la FPC par les URSSAF, la transformation des OPCA en Opérateurs de compétences avec des missions mieux ciblées auprès des PME/TPE, la création d'une agence nationale France Compétences notamment chargée de l'assurance qualité et enfin le renforcement des organismes d'orientation/conseil en évolution professionnelle sont des changements considérables. Et il semble intéressant de les confronter aux réformes entreprises dans d'autres pays européens.
Lorsque j'ai proposé de rédiger un article sur les différentes conceptions de la formation professionnelle en Europe à partir d'une publication récente du CEDEFOP, la rédactrice en chef m'a demandé s'il s'agissait de la formation professionnelle initiale ou continue, ou bien les deux. J'ai répondu les deux, mais la question montrait bien les ambiguïtés qui règnent en France à ce sujet.
À l'heure où le gouvernement envisage de relancer vigoureusement l'apprentissage pour les jeunes, il est important de regarder de près l'image de ce mode de formation et de bien comprendre les réticences et les espoirs qu'il suscite. Plus généralement, c'est l'ensemble de la formation professionnelle initiale qui mérite d'être ausculté. L'occasion en est donnée grâce à un nouveau rapport du Cedefop basé sur un inventaire réalisé dans toute l'Europe et consacré à l'image, la qualité et l'efficacité des systèmes de formation professionnelle initiale (FPI). Comme on va le voir, le jugement des Européens à l'égard de leur FPI est assez largement positif dans tous les pays. La France fait exception avec des opinions beaucoup plus nuancées, voire négatives.
A l'heure d'une nouvelle réforme de la formation professionnelle dans la perspective d'une « flexisécurité » à la française, l'étude de l'Association française pour le développement de l'enseignement technique (AFDET) apporte des éclairages précieux. En partant de l'introduction des blocs de compétences, elle se penche sur les réponses apportées par les certificateurs et interroge la diversité des ingénieries mises en œuvre. Françoise Amat, Vice-présidente de l'AFDET et ancienne Secrétaire générale du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNLPTLV, devenu CNEFOP) livre pour Metis les grandes lignes de ce travail.
Avec la mise en œuvre du compte personnel de formation et le déploiement des blocs de compétences introduits par la loi de 2014, la question de la validation des acquis va se poser avec une acuité accrue, dans le cadre existant de la VAE ou dans un autre. En même temps, les développements des formations ou apprentissages en milieu de travail, en particulier en application des orientations de la loi travail de 2017, appellent des dispositifs appropriés de reconnaissance et de validation. Mais où en est-on, en France et en Europe, du développement de la VAE ?
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