En Mai, le CEDEFOP a mis en place un indicateur des risques d'exposition des emplois au Coronavirus et un document de travail pour déterminer des mesures propres à les contrecarrer. Metis fait le point.
Le CEDEFOP a entrepris un travail sur les questions liées au perfectionnement et à la reconversion professionnelle des adultes face aux défis de l’employabilité et de l’apprentissage tout au long de la vie (Empowering adults through upskilling and reskilling pathways). En matière de requalification continue des personnes en cours de vie professionnelle, la situation de la France par rapport à ses voisins reste préoccupante.
Début 2018, la Finlande adopte une très profonde réforme de l’éducation et de la formation professionnelle qui rappelle les deux réformes françaises parallèles : celle de la formation professionnelle continue et de l’apprentissage (Loi de 2018 « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel ») et la réforme de la formation professionnelle initiale mise en oeuvre par le ministère de l’Education nationale. Un petit air de ressemblance pour ces réformes, encore que la Finlande soit allée plus loin dans l’innovation.
Le développement de l'apprentissage est une priorité partagée par la plupart des pays de l'Union européenne. Afin de faciliter la transition des jeunes vers l'emploi et de mieux répondre aux besoins du marché du travail (« L'apprentissage en France : mission impossible ? » Metis, 15 octobre 2018). Dans ce contexte, la Suède est un exemple intéressant d'une formation professionnelle initiale (FPI) pleinement ancrée dans le système scolaire qui évolue par étapes vers un modèle d'apprentissage centré sur l'entreprise. Au cœur de ces réformes : les liens entre les moments d'enseignement et les moments de travail.
L'apprentissage est un sujet récurrent du débat public français. On déplore les insuffisances de ses développements, en comparant ses effectifs avec ceux de l'Allemagne tandis qu'on exalte sa capacité à favoriser l'insertion professionnelle et à éradiquer le chômage des jeunes. Le sujet revient sur la scène en 2018 avec la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » (du côté du ministère du Travail), ainsi que la réforme de la voie professionnelle scolaire « Transformer le lycée professionnel : former les talents aux métiers de demain » (du côté du ministère de l'Éducation). Jean-Raymond Masson situe la France parmi les pays européens.
Les annonces de Muriel Pénicaud concernant la réforme de la formation professionnelle continue (FPC) ont eu un grand retentissement. De fait, la transformation du Compte personnel de formation (CPF) en un compte en euros plutôt qu'en heures, la collecte des fonds de la FPC par les URSSAF, la transformation des OPCA en Opérateurs de compétences avec des missions mieux ciblées auprès des PME/TPE, la création d'une agence nationale France Compétences notamment chargée de l'assurance qualité et enfin le renforcement des organismes d'orientation/conseil en évolution professionnelle sont des changements considérables. Et il semble intéressant de les confronter aux réformes entreprises dans d'autres pays européens.
Lorsque j'ai proposé de rédiger un article sur les différentes conceptions de la formation professionnelle en Europe à partir d'une publication récente du CEDEFOP, la rédactrice en chef m'a demandé s'il s'agissait de la formation professionnelle initiale ou continue, ou bien les deux. J'ai répondu les deux, mais la question montrait bien les ambiguïtés qui règnent en France à ce sujet.
À l'heure où le gouvernement envisage de relancer vigoureusement l'apprentissage pour les jeunes, il est important de regarder de près l'image de ce mode de formation et de bien comprendre les réticences et les espoirs qu'il suscite. Plus généralement, c'est l'ensemble de la formation professionnelle initiale qui mérite d'être ausculté. L'occasion en est donnée grâce à un nouveau rapport du Cedefop basé sur un inventaire réalisé dans toute l'Europe et consacré à l'image, la qualité et l'efficacité des systèmes de formation professionnelle initiale (FPI). Comme on va le voir, le jugement des Européens à l'égard de leur FPI est assez largement positif dans tous les pays. La France fait exception avec des opinions beaucoup plus nuancées, voire négatives.
Avec la mise en œuvre du compte personnel de formation et le déploiement des blocs de compétences introduits par la loi de 2014, la question de la validation des acquis va se poser avec une acuité accrue, dans le cadre existant de la VAE ou dans un autre. En même temps, les développements des formations ou apprentissages en milieu de travail, en particulier en application des orientations de la loi travail de 2017, appellent des dispositifs appropriés de reconnaissance et de validation. Mais où en est-on, en France et en Europe, du développement de la VAE ?
A la veille d'une profonde réforme du système de formation professionnelle continue (FPC) en France, cet article en se basant sur un nouveau rapport du CEDEFOP, donne un éclairage européen sur la FPC et sur un sujet trop méconnu dans le pays : l'apprentissage en milieu de travail (AMT). L'Angleterre et l'Italie sont allées loin en ce sens tandis que le système français reste pris dans la conception de la formation comme « stage ».
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