Salaires et pouvoir d’achat : les Gilets Jaunes se sont-ils trompés de cible ?

Le paradoxe a été maintes fois relevé : les Gilets Jaunes ont beau être pour beaucoup des salariés, rien ou presque dans la foule d'enquêtes, reportages et autres micro-ronds-points qui leur ont été consacrés ne les montre enclins à imputer ne serait-ce qu'une part de leurs difficultés matérielles aux entreprises qui les emploient. Qu'il s'agisse de citoyenneté, de services publics ou de pouvoir d'achat, c'est invariablement contre l'État qu'ils dirigent accusations et revendications. Pourtant, à la question « qu'est-ce que vous voulez au juste ? » ils répondent bien souvent « pouvoir vivre dignement de notre travail. »

Carnets d’un anthropologue. De mai 68 aux Gilets jaunes

Dans Carnets d’un anthropologue, Marc Abélès, enquête sur sa propre histoire. L’envie initiale, celle d’écrire sur ce que l’expérience de Mai 68 avait « instillé » en lui, constitue le fil conducteur d’un récit beaucoup plus large, « de Mai 68 aux Gilets jaunes » comme l’indique le sous-titre du livre. Sans le dire, Marc Abélès applique à son propre cas la méthode ethnographique qui, comme il la définit d’emblée, consiste en un subtil équilibre entre la proximité et la prise de distance. Avec cette fois, cette gageure qu’on pourrait formuler à la manière de Paul Ricœur, s’étudier « soi-même comme un autre ».

Par |2020-03-02T12:14:22+01:002 mars 2020|Mots-clés : , , , , , |

Flagy, village de 660 habitants et laboratoire d’idées

L'actualité a fait subitement des maires ruraux la voix oubliée du « terrain », un corps intermédiaire indispensable à l'équilibre des pouvoirs, un gage d'horizontalité après un excès de verticalité. Les prérogatives et les moyens des communes étaient un peu plus menacés à chaque nouvelle réforme de notre organisation territoriale, toutes hantées par l'effet de taille. On redécouvre qu'elles sont une des « trames essentielles de notre vie collective ». Jean-Marie Bergère s'est entretenu avec le Maire de l'une de ces communes, Flagy, 660 habitants.

Vu de marseille (4) Gilets jaunes, fonctionnaires, grandes et petites escagasseries

Même si avec l'hiver on hiberne un peu du côté du Vieux Port, il continue à s'en passer des choses. Fin de mandature dramatique pour Gaudin, Gilets jaunes bien partis pour s'installer, fonctionnaires à la dérive : Victor Castellani poursuit ici ses chroniques douces-amères « Vu de Marseille ».

Gilets jaunes, démocratie participative et émotions

Pourquoi parler de Loïc Blondiaux, professeur de sciences politiques à Paris I-Panthéon-Sorbonne, ici et maintenant, lui qui fut d'abord un éminent spécialiste des sondages ? Lire sa bibliographie c'est apprécier sa pertinence en ces temps de Gilets jaunes, si troublants dans leur surgissement, dans leurs expressions, dans leurs revendications multiples et - forcément - contradictoires. Loïc Blondiaux est devenu un passionné de la réflexion sur la démocratie participative. Depuis 1999, ce ne sont pas moins de neuf publications qu'il a consacrées à ce sujet, appréhendé sous différents angles et toujours avec une connaissance érudite des débats français qui nous traversent et des débats internationaux qui enrichissent et relativisent notre pensée hexagonale.

Le grand débat sur l’entreprise a déjà eu lieu… en 1975

Le grand débat national est une opportunité démocratique inédite. Mais en privilégiant un lien direct entre le peuple et le gouvernement, il met à l'écart les corps intermédiaires : syndicats de salariés et patronaux, dont le point de rencontre est l'entreprise.

De la concertation publique aux entreprises

Gilles-Laurent Rayssac a fondé en 2004 l'entreprise Res Publica dont le métier est la conception et l'animation de dialogues collaboratifs sous toutes les formes, plus particulièrement dans l'espace public. Res publica est l'une des entreprises qui travaillent aujourd'hui dans le cadre du Grand débat national et Metis revient avec lui sur les problématiques de la démocratie participative et du dialogue en entreprise.

Leurs Enfants après eux : Anthony, Steph et Hacine sont-ils devenus des gilets jaunes ?

Roman de la fièvre des corps et du destin social, Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, est un livre qui nous éclaire sur la France péri-urbaine enflammée depuis le 17 novembre. Mis en scène dans la ville fictive de Heillange en Moselle, entre 1992 et 1998, les personnages sont animés d'une vie qui va bien au-delà du roman. Et l'on ne peut faire autrement, en le refermant, que se demander quelle sorte de gilets jaunes les héros pourraient être aujourd'hui.

L’engagement : montée de la valeur prisée, métamorphose des modèles

Paradoxe, contradiction ? Dans des sociétés où le « dégagisme » sévit à grande échelle, l'engagement lui se porte plutôt bien, et ce en particulier chez les jeunes. Il est même devenu une sorte de valeur, prisée autant dans le monde du social et du sociétal que dans le monde économique. Les petites lignes en bas de CV sont de plus en plus lues et il est de bon ton d'avoir un engagement social. Mais qu'est-ce que l'engagement aujourd'hui ? De quoi est-il porteur et comment s'exprime-t-il ? Qu'est-ce qui le différencie de celui d'hier ? Quelles questions pose-t-il ? Tentatives de réponses au terme de six mois de travaux menés par le Lab de l'engagement à Marseille.

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